Le réseau SEGA – One Health

Le réseau SEGA – One Health, pour « Surveillance épidémiologique et gestion des alertes », est le bras santé de la Commission de l’océan Indien (COI). Il regroupe plus de 250 professionnels en santé humaine, animale et environnementale. Véritable instrument de coopération en santé publique, le réseau SEGA – One Health favorise l’échange d’informations entre les services sanitaires des États membres et facilite la mutualisation des moyens et ressources. Les résultats sont concrets : une surveillance consolidée, une prévention des risques accrue, des capacités d’intervention renforcées, des technologies déployées.

Conformément aux principes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le réseau SEGA – One Health adopte une approche globale de la santé publique qui lie santé humaine, santé animale et santé environnementale. Cela est d’autant plus important que 60% des maladies infectieuses émergentes sont d’origine animale.

Présentation SEGA One Health

HISTORIQUE DU RÉSEAU

Chaque année, il y a au moins une crise sanitaire qui touche ou qui menace la région avec un risque de transmission d’un pays à un autre justifiant une prise en charge collective.

2006 Épidémie de chikungunya.
Aucun partage d’information sanitaire, ni de travail à l’échelle régionale. Électrochoc pour les États membres de la COI qui prennent la mesure de leur vulnérabilité et de leur interdépendance face aux risques sanitaires.

2007 Conférence des ministres de la Santé des États membres de la COI.
Volonté politique affichée pour une coopération en santé publique.

2009 L’AFD noue un partenariat avec la COI pour le financement du premier projet régional en santé publique, le projet RSIE.
Création du réseau SEGA avec l’Unité de veille sanitaire (UVS) au sein du
Secrétariat général de la COI. L’UVS coordonne les activités du réseau SEGA.

2013 Deuxième phase du projet RSIE.
Le réseau SEGA intègre la dimension santé animale conformément au concept One Health promu par l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et la FAO.

2017 Institutionnalisation du réseau SEGA – One Health à travers la signature d’une Charte par les cinq États membres.

2018 Troisième phase du projet RSIE visant la pérennisation du réseau SEGA – One Health.
Le réseau SEGA – One Health poursuit sa consolidation et intègre de nouvelles thématiques telles que la surveillance aux frontières et l’impact du changement climatique sur la santé.

2019 Approbation du principe de création d’un Fonds SEGA – One Health
qui serait, d’une part, constitué des contributions volontaires des États membres au financement du fonctionnement de l’UVS et des activités liées à l’animation du réseau et d’autre part, des apports des partenaires de la COI à la mise en œuvre des programmes SEGA – One Health.

L’organisation du réseau

Le réseau SEGA – One Health regroupe les cinq États membres de la COI, l’Union des Comores, France/Réunion, Madagascar, Maurice et Seychelles. Il se fonde sur le principe de l’égalité souveraine des États membres de la COI. Son objet est identifié dans une Charte signée par ces pays le 1er mars 2017 à l’occasion du 32ème Conseil des ministres de la COI. Les États membres s’engagent à respecter, selon les termes de la Charte du réseau SEGA – One Health, les principes de loyauté et de bonne foi dans leurs relations en matière sanitaire au niveau régional, impliquant le respect du devoir de réserve et de confidentialité des données échangées entre autorités compétentes (Article 2 de la Charte).

De manière globale, l’objectif du réseau SEGA – One Health est de renforcer la sécurité sanitaire dans l’espace COI. Plus spécifiquement, il s’agit de :

Chiffres clés

avec 326 parutions du bulletin de veille de l’océan Indien (BVOI), une téléconférence hebdomadaire ou encore des échanges plus directs et plus fréquents en cas de crise.

avec des centres d’excellence régionaux et des organisations internationales

Décloisonnement sectoriel à l’échelle nationale et régionale (épidémiologie, vétérinaire, biologiste, lutte anti-vectorielle…) : le réseau SEGA – One Health est le seul à ériger le concept One Health comme « mode de travail » pérenne à travers un engagement de tous les gouvernements de la COI. L’UVS, organe de coordination du réseau, est ainsi organisée selon le concept One Health.

Pôles thématiques d’excellence régionaux sur différentes thématiques : veille sanitaire et surveillance, santé animale et zoonoses, risque vectoriel, laboratoire, surveillance aux frontières, FETP.

Rayonnement international et visibilité pour les États membres de la COI car ce réseau de plus de 250 professionnels de santé, multisectoriels et multi-pays, est un exemple connu, un cas d’école dans la mise en œuvre du concept One Health au niveau mondial.

21 épidémiologistes de terrain formés via le programme FETP reconnu au niveau international (affiliation à TEPHINET qui regroupe tous les programmes de ce type).

20 à 40 personnes par État membre formées sur les notions de base de la surveillance et de l’investigation d’épidémie durant le 1ère phase de RSIE.

Plus de 400 personnes formées durant le RSIE2 dont 43% de femmes sur des thématiques diverses (épidémiologie, cartographie, surveillance intégrée des maladies et ripostes, maladies infectieuses et définition de cas…)

Websurveillance aux Seychelles, mHealth aux Comores et à Madagascar, e-surveillance standardisée en santé animale pour les Comores, Madagascar, Maurice et Seychelles.

17 systèmes de surveillance mis en place/renforcés (8 en santé humaine, 6 en santé animale et 3 en One health).

Des services de surveillance mieux équipés (matériels informatiques, connexions Internet, véhicules, kits de télécommunication) avec des équipes de terrain préparées, un accompagnement technique, des supervisions et des formations continues régulières.

Environ 150 investigations d’épidémies / événements sanitaires.

Ripostes à des événements sanitaires : fièvre aphteuse à Maurice et aux Comores, la peste à Madagascar, la rougeole à Madagascar, la Covid-19 à l’échelle régionale.

Support aux demandes de statut indemne (fièvre aphteuse, peste des petits ruminants)

développé en partenariat avec l’Institut Pasteur de Madagascar.

Contrôle de la qualité externe des arbovirises (chikungunya-dengue-Zika,…) pour les laboratoires de biologie moléculaire de la région.

Résistance aux antibiotiques au niveau communautaire

Surveillance de la résistance des moustiques aux insecticides

Impulsion et accompagnement d’un laboratoire de biologie moléculaire aux Seychelles

Laboratoires équipés (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles) avec des approvisionnements d’appoint en réactifs (fièvre aphteuse, rougeole, …)

Une valeur ajoutée concrète

Évaluation coûts et bénéfices, sur 5 ans, de la lutte contre la fièvre aphteuse à Maurice.