Un séminaire scientifique dédié aux changements climatiques et risques infectieux dans l’océan Indien s’est tenu à Maurice les 12 et 13 septembre 2024. Objectif ? Renforcer les capacités de réponse et d’adaptation de la région grâce à la recherche opérationnelle.

Le projet CC-RIO : anticiper la propagation de la dengue et de la leptospirose

Porté par le CIRAD, le projet de recherche opérationnelle CC-RIO bénéficie du soutien du Réseau SEGA – One Health de la COI. Il s’intéresse à deux maladies infectieuses émergentes et climato-sensibles dans les îles du sud-ouest de l’océan Indien : la dengue et la leptospirose.

En effet, ces maladies voient leur propagation exacerbée par les perturbations climatiques telles que les fortes pluies et les vagues de chaleur. En étudiant les liens entre le climat et ces maladies, le projet CC-RIO vise à :

  • mieux comprendre ces dynamiques pour mieux les anticiper
  • renforcer les systèmes de santé face à ces menaces croissantes.

Ce séminaire s’inscrit dans le cadre des activités scientifiques prévues au sein du projet CC-RIO.

Un séminaire pour partager les connaissances et élaborer des projets de plus grande envergure

Ce séminaire scientifique a permis aux chercheurs de la région de présenter leurs travaux en cours, en particulier ceux réalisés dans le cadre du projet CC-RIO.

Toutefois, ce séminaire n’était pas qu’une simple vitrine de travaux académiques. Ce séminaire a surtout constitué un espace de dialogue essentiel pour les chercheurs et les professionnels de la santé, mais aussi du climat, de la région, du Pacifique et de l’Asie du Sud-Est.

Cette approche a favorisé ainsi un échange fructueux de connaissances et d’expériences.

Une ouverture vers l’Indopacifique

Cette participation élargie aux régions tropicales voisines s’inscrit pleinement dans la logique du programme SSIP de la COI. Soutenu par l’Agence française de développement (AFD), ce programme vise à renforcer la sécurité sanitaire en Indopacifique. Comment ? En soutenant  la prévention, la préparation et la réponse aux épidémies. Sa particularité ? Il met en avant la collaboration entre trois réseaux régionaux de surveillance épidémiologique :

  • réseau SEGA – One Health de la COI
  • réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP), de la Communauté du Pacifique
  • programme ECOMORE, piloté par l’Institut Pasteur en Asie du Sud-Est

Articulé autour de 4 axes, le lien climat-santé en fait partie intégrante.

Au-delà du séminaire, des formations concrètes

Deux ateliers de formation se sont déroulés en amont de ce séminaire. Ils étaient au bénéficie de la division Biologie et Contrôle des Vecteurs de Maurice (VBCD). Objectif ? Renforcer les capacités en matière de surveillance et lutte antivectorielle, notamment par : la cartographie.

  • le transfert et l’appropriation des approches et méthodes nécessaires à la cartographie et à la calibration des zones d’intervention de la lutte antivectorielle contre le moustique Ae. albopictus vecteur de la dengue
  • le déploiement d’un outil opérationnel de modélisation, dénommé ARBOCARTO, permettant d’améliorer la surveillance et le contrôle de ce moustique

Ces formations ont bénéficié de l’expertise du CIRAD, de l’INRAE et de l’ARS de La Réunion.

Ce séminaire a été également l’occasion de remettre 11 tablettes informatiques au VBCD. Cela afin de poursuivre le renforcement des capacités, notamment grâce à la digitalisation des données de terrain . Une démarche qui s’inscrit aussi dans une logique de limitation de l’utilisation du papier.